Dangereux pour la santé, le plomb constituait pourtant un matériau en vogue dans le domaine de la construction, au cours du siècle dernier. Faisons le point sur les moyens permettant de savoir si une habitation en est intoxiquée !
Qu’est-ce que le plomb ? Quels effets sur la santé ?
Il s’agit d’un métal dense et malléable d’un gris bleuâtre. Sa caractéristique facile à travailler faisait de lui un matériau de couverture prisé en électricité et en plomberie. Le plomb se taillait également une place dans les domaines de la soudure, de la peinture, des tableaux électriques et de la tuyauterie.
Des études scientifiques ont permis de découvrir la toxicité de ce métal. Une fois inhalées, les particules de plomb s’accumulent dans l’organisme et rongent les différents systèmes organiques. Le foie, les reins, le cerveau et les os sont agressés par cette substance nocive qui s’éparpille dans le sang. L’attaque passe généralement inaperçue, ne laissant que des symptômes généraux tels que la nausée, la pâleur et la fatigue.
Si l’intoxication n’épargne aucune tranche d’âges, les jeunes enfants sont les plus vulnérables à ses effets. Faibles poids à la naissance, fausses couches et décès prématurés peuvent être les conséquences d’une forte exposition de la femme enceinte au plomb.
Les biens concernés par l’intoxication au plomb
Suite à la découverte de ces dangers relatifs à la présence du plomb, l’usage de ce matériau est interdit depuis 1949. Les logements construits à partir de cette année restent alors à l’écart des risques d’exposition. Il est quand même à noter que les plomberies des maisons érigées avant 1995 peuvent encore comporter ce métal.
Un examen visuel de l’appartement ne saura révéler l’intoxication au plomb. Le seul moyen de découvrir la présence de ce matériau consiste à faire appel à des professionnels en diagnostics plomb.
Le CREP (Constat de Risque d’Exposition au Plomb)
Ce diagnostic s’impose lors de la mise en vente ou de la location d’un logement datant d’avant le 1er janvier 1949. Il consiste à vérifier la concentration de plomb au niveau de tous les revêtements. Les murs, les plafonds, les portes et fenêtres passent sous la loupe du diagnostiqueur. Pour réaliser le constat, le technicien se sert généralement d’un appareil à fluorescence X.
Le document relatif aux résultats du CREP contient des informations claires telles que les mentions légales pour la présence de plomb et le tableau dressant les conclusions de l’étude. Il montre un croquis révélant les zones visitées et non par le professionnel. Les données d’identification du propriétaire et du diagnostiqueur, l’attestation de l’équipement utilisé et la méthodologie choisie se trouvent à la première page. Le document mentionne également les mesures de précaution à prendre.
Dans le cadre de la vente de l’immobilier, le diagnostic est valide s’il a été réalisé 1 an au plus avant la signature de l’acte. Ce délai est de 6 mois s’il s’agit d’une location. Lorsque les résultats annoncent l’absence du plomb, le rapport devient valable à vie.
Le diagnostic plomb avant travaux ou démolition
Il consiste à détecter les matériaux susceptibles de contenir du plomb, afin d’écarter les ouvriers intervenant dans le chantier des risques d’exposition. Les bâtiments, les ouvrages d’art et les équipements construits avant 2003 sont tous imposés à ce diagnostic. Sans durée de validité, cette intervention est réalisée dans le cadre de travaux définis, comme la réhabilitation ou la démolition d’un bien.
Le DRIPP (diagnostic du risque d’exposition par le plomb dans les peintures)
Ce diagnostic est à effectuer suite à l’ordre du préfet du département lorsque celui-ci est signalé d’un risque de saturnisme infantile ou d’exposition au plomb dans un logement. La Direction des affaires sanitaires et sociales fait réaliser le DRIPP, ainsi que des travaux d’assainissement en cas de résultat positif. Les autorités locales ne manquent pas de contrôler les travaux.